D’une manière assez surprenante, les applications de discussion (“chat”) entament une mutation pour devenir de véritables assistants personnels. Une évolution rendue possible par l’omniprésence des API dans nos services et applications de tous les jours.
Avec la démocratisation des ordinateurs sont apparues les premières applications de type desktop, leur donnant une raison de se faire une place dans les foyers et les bureaux. La révolution Internet donna naissance aux premières applications Web dans les années 1990 et dans les années 2000 sont nées les premières applications mobiles, avec l’adoption massive des téléphones portables. C’est dans ces mêmes années 2000 que les applications Web sont réellement devenues matures. Avec l’adoption du JavaScript et l’introduction de l’AJAX, elles sont devenues plus riches, plus dynamiques, permettant le développement d’applications frontend très riches, comme Gmail en 2004.
Entre Web, réseaux sociaux et téléphone, l’explosion de la popularité des applications de messageries interpersonnelles (“chat”, comme Facebook Messenger, Line, WhatsApp, Viber, etc.) et leur omniprésence sur les appareils ont donné des idées à certains.
Le concept est simple : s’appuyer sur les milliers d’API disponibles, qui offrent un accès direct à autant de services, pour transformer ces applications de chat en assistants personnels. Pour prendre un exemple simple, au lieu d’utiliser votre application SNCF pour vous connecter aux services de réservation de billets, vous pouvez déjà choisir une application différente “mieux pensée” que l’officielle (comme Captain Train). Cette dernière va exploiter les services de la SNCF via les API disponibles. Pourquoi ne pas faire la même chose depuis une application de discussion ?
Imaginons un service de “Virtual Assistant”, autrement dit un majordome virtuel. Ce majordome serait capable de se connecter et d’interagir avec toutes les plateformes proposant des API et deviendrait un outil capable de répondre à toutes nos requêtes sans quitter notre messagerie instantanée. Il réaliserait toutes les actions que nous faisons à l’aide de diverses applications au quotidien et nous permettrait de nous en affranchir en ajoutant une couche d’abstraction au-dessus de ces services. Plus besoin de savoir quelle application ouvrir pour regarder les horaires de train, ou laquelle utiliser pour augmenter la température de son chauffage.
Ce nouveau type d’application permettrait de standardiser l’accès à toutes ces plateformes tout en proposant un mode d’utilisation simplifié. En effet, il suffirait de parler à son majordome par Chat en lui demandant simplement ce que nous attendons de lui : le langage écrit devient un nouveau type d’interface utilisateur.
Certaines applications se développent déjà autour de ce concept. En interne chez SFEIR, nous avons commencé à mettre en place un majordome, en premier lieu pour aider les collaborateurs à remplir leur compte rendu d’activité mensuel. Slack était déjà utilisé en interne pour communiquer, pourquoi ne pas en faire la voix de notre majordome ? Grâce à l’API Slack et à nos API internes, il est devenu possible de remplir notre compte rendu d’activité, simplement en discutant, comme nous le ferions avec un être humain. Effet immédiat : les comptes rendus arrivent enfin à l’heure et complet !
Mais nous n’allons pas nous arrêter là et nous préparons d’autres fonctionnalités. Un trombinoscope et la possibilité de poser des congés via ce système sont à l’étude. De cette manière, tout le monde a toujours à portée de main tous les services utiles à la vie de l’entreprise.
Ce principe de majordome séduit déjà de grands noms. Facebook propose ainsi via Messenger la possibilité de faire du paiement entre amis, et proposera bientôt la commande d’un VTC sans quitter son application. GitHub offre lui aussi un majordome compatible avec Slack, qui permet aux équipes de développement de se soustraire à certaines tâches. Nommé Hubot, il permet de déployer du code sur différents environnements, de poster des images ou de traduire des phrases. Il est aussi extensible et peut être étendu avec des actions proposées par la communauté ou en implémentant soi-même de nouvelles fonctionnalités.
On trouve également sur ce secteur Howdy.ai, qui développe un majordome permettant d’exécuter des tâches comme planifier une réunion ou préparer une commande pour le déjeuner. WeChat, qui est une messagerie instantanée très utilisée en Chine, permet aussi de faire du paiement et de gérer un portefeuille virtuel.
Les Chats et les applications majordomes deviennent ainsi des outils indispensables pour améliorer notre efficacité, en nous simplifiant l’accès à de nombreuses ressources ou en réalisant pour nous des actions et tâches fastidieuses. Après la révolution des applications Web et mobiles, ces majordomes vont une nouvelle fois modifier notre façon de voir et d’exploiter les services à notre disposition, nous en sommes persuadés !
Si le sujet vous intéresse, nous vous recommandons aussi ces lectures :
WIRED – Facebook Wants 2016 to Be the Year Messenger Makes Apps Irrelevant –
Matthieu Varagnat – Why you should build a Slack app (and Messenger soon) –
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